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“L'internet équitable” qui sera voté demain

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par admin le 20/03/2006 à 09:02
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poster sur del.icio.us

L’éternelle mise en avant des « pauvres artistes » à protéger des « méchantes sauterelles-internautes-pilleurs » cache des intérêts financiers considérables.
Car la grosse part du gâteau qui disparaît avec le téléchargement peer-to-peer sans rémunération compensatrice atteint en premier lieu les « grands », les producteurs / distributeurs qui se rémunèrent largement sur la vente de la musique. D’autant plus largement qu’ils se permettent par exemple de proposer le même album en vente « physique » à 6.99 EUR et en téléchargement légal et payant à 9.99 EUR (10*0.99 EUR). (merci Nanouck pour l’info).

61 % : c’est la « part du lion » qui revient au producteur sur les ventes en ligne. De quoi attiser quelques inquiétudes chez les majors.

Le projet DADVSI inscrit dans la loi la protection de ce système, qui laisse aux industriels du contenu la mainmise sur la diffusion, alors que les modes d’accès n’ont jamais été aussi divers.

Dans les premiers jours du débat, le 9 mars 2006, Christian Paul rappellait la nature de cet « internet équitable ».

M. Christian Paul. Monsieur le ministre, ce que vous appelez un Internet équitable est en réalité prédateur pour les artistes. Je vais essayer de vous le démontrer avec ce schéma qui traduit la répartition du prix de vente d’un morceau de musique vendu un euro sur une plateforme payante.

Télécharger un morceau de musique sur une plateforme commerciale coûte 99 centimes d’euro. Sur cette somme, 6 ou 7 centimes sont versés aux auteurs, 3 à 4 vont à l’interprète principal – mais rien aux accompagnateurs – 66 centimes au producteur et 16 centimes reviennent à l’État sous forme de TVA.


En effet, vous n’avez pas été capables d’abaisser le taux à 5,5 %, comme cela était demandé par toute la filière musicale.

Et, semble-t-il, par l’UDF qui peut de temps à autre rejoindre de justes combats sans se renier !
Comme vous le voyez, c’est vraiment un Internet prédateur pour tous les artistes : les auteurs comme les artistes interprètes.

J’en viens à ces plateformes commerciales que vous affectionnez tant, monsieur le ministre.
Vous qui nous invitez à réfléchir sur le modèle économique unique, sachez que 80 % de ce marché sont tenus par ces plateformes commerciales, au premier rang desquelles le iTunes du grand constructeur informatique Apple. Or, pour trouver un équilibre économique, Apple a dû commercialiser un baladeur numérique. Ce marché est donc doublement prédateur : les artistes ne gagnent pas grand-chose et les constructeurs informatiques ont fait main basse sur le marché des baladeurs.

Depuis des mois, monsieur le ministre, avec une parfaite mauvaise foi, vous plaidez pour la diversité des ressources.
Monsieur le ministre, je vous rappelle qu’en France, ces plateformes musicales ont représenté 20 millions d’euros en 2005. Nous vous présenterons un amendement, à l’article 2, visant à faire participer Internet dans une large mesure au financement de la filière musicale. Cette participation pourrait atteindre dès la première année – qui pourrait être l’année 2006, si vous avez le courage de voter cet amendement – un montant dix fois supérieur au chiffre cumulé de ces plateformes. De plus en plus d’artistes se rallient à cette suggestion. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les sociétés de gestion de droits ont intenté, ces dernières années, des procès aux plateformes contre leur comportement prédateur.
J’espère, mes chers collègues, que cette démonstration vous permettra de voir le monde de demain sous un nouveau jour et, peut-être, d’adopter notre amendement.

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  1. Nonobstant ces enjeux économiques, les professionnels de l’ musicale savent très bien que statistiquement, le téléchargement ne nuit pas aux ventes, bien aux contraire.

    Qu’ ce qui les pousse donc à se tirer une balle dans le pied en criminalisant leurs clients comme ça ? Ne serait-ce pas la lutte pour le contrôle de nos cerveaux qui prévaut ? En effet, le P2P et les autres expressions  » du Net permettent aux internautes de se faire leur propre opinion et de faire leurs propres choix, alors que les industries du disque dépensent des sommes folles en marketing publicitaire pour nous  » à aimer leurs produits de qualité médiocre.

    Selon moi c’ la volonté d’ l’é de cette stratégie de développement qui les pousse à cette façon de faire.

    Raison de plus pour le boycotter: le logiciel a suivi la même démarche il y a quelques décennies avec moultes  » et  ». On voit ce que c’ devenu : l’-source est né. A quand l’-musique ? Il y en a déjà, ça finira vite par être de bien meilleure qualité que ce qui est proposé par les majors : il y aura surement plus de  » dedans.

    Commenté par Flynn — 20 mars 2006 @ 11 h 27 min

  2. et pendant ce temps la, dans d’ pays , des producteurs reflechissent et se posent des questions, eux:

    http://www.ratiatum.com/news2954_Le_SNEP_canadien_brise_les_idees_recues_sur_le_P2P.html

    Commenté par Guinness — 20 mars 2006 @ 14 h 16 min

  3. quote: « A quand l’open-musique ? Il y en a déjà, ça finira vite par être de bien meilleure qualité que ce qui est proposé par les majors : il y aura surement plus de ‘coeur’ dedans. »

    oh mais oui ! il n’ a qu’à tester, sur musique-libre.org, et toutes les autres plateformes, les labels, les sites de musiciens, qui diffusent sous licence libre (pas mal dans nos liens, en vous connaissez sûrement d’).
    que ce soit en électro, musiciens diffusant uniquement sur le net, ou musiciens et groupes de rock, folk, jazz ou chansons etc.. diffusés par tous les canaux classiques aussi (juste un exemple : Half Asleep : son album Seated in profile est publié par Unique Records, distribué par la Baleine, achetable partout, en licence CC).

    Commenté par bituur esztreym — 20 mars 2006 @ 19 h 12 min

  4. […] J’apprends sur ce lien une nouvelle fort cocasse; le prix d’un album DRMisé d’un certain artiste en apesanteur est supérieur de trois euros à celui du CD équivalent, et cela dans le même magasin. D’un côté tu as le support physique, (visiblement) non protégé contre la copie et de l’autre des morceaux compressés avec perte et avec des mesures de protection technique pour trois euros de plus. ApPréCioNs lE CôTé RoCaMbOlEsQue Des ChoSes. […]

    Pingé par Groaaar! » Vive les DRM o/ — 21 mars 2006 @ 0 h 11 min

  5. quote: »oh mais oui ! il n’y a qu’à tester, sur musique-libre.org, et toutes les autres plateformes, les labels, les sites de musiciens, qui diffusent sous licence libre (pas mal dans nos liens, en vous connaissez sûrement d’autres). »

    Ce serait peut-être une bonne idée de faire une rubrique permanente en bonne place sur la page d’ de ltc.fr « les sites conseillés par ltc.fr », conseillés parceque ne proposant que de la musique sans DRM.

    ET je m’ à acheter un album sur ces sites là chaque fois que j’ envie d’ un CD à la FNAC, ce que je ne ferai plus.

    Il faut aussi je pense militer pour dépenser des sous là à la place de les donner aux majors pour valider leur modèle économique et voter avec notre porte-monnaie, ce bien avant 2007.

    Commenté par Flynn — 21 mars 2006 @ 9 h 24 min

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