L’éternelle mise en avant des « pauvres artistes » à protéger des « méchantes sauterelles-internautes-pilleurs » cache des intérêts financiers considérables.
Car la grosse part du gâteau qui disparaît avec le téléchargement peer-to-peer sans rémunération compensatrice atteint en premier lieu les « grands », les producteurs / distributeurs qui se rémunèrent largement sur la vente de la musique. D’autant plus largement qu’ils se permettent par exemple de proposer le même album en vente « physique » à 6.99 EUR et en téléchargement légal et payant à 9.99 EUR (10*0.99 EUR). (merci Nanouck pour l’info).
61 % : c’est la « part du lion » qui revient au producteur sur les ventes en ligne. De quoi attiser quelques inquiétudes chez les majors.
Le projet DADVSI inscrit dans la loi la protection de ce système, qui laisse aux industriels du contenu la mainmise sur la diffusion, alors que les modes d’accès n’ont jamais été aussi divers.
Dans les premiers jours du débat, le 9 mars 2006, Christian Paul rappellait la nature de cet « internet équitable ».
M. Christian Paul. Monsieur le ministre, ce que vous appelez un Internet équitable est en réalité prédateur pour les artistes. Je vais essayer de vous le démontrer avec ce schéma qui traduit la répartition du prix de vente d’un morceau de musique vendu un euro sur une plateforme payante.
Télécharger un morceau de musique sur une plateforme commerciale coûte 99 centimes d’euro. Sur cette somme, 6 ou 7 centimes sont versés aux auteurs, 3 à 4 vont à l’interprète principal – mais rien aux accompagnateurs – 66 centimes au producteur et 16 centimes reviennent à l’État sous forme de TVA.